- LES GRAPHIES -

Autrement dit les systèmes de conventions pour traduire à l’écrit une langue. Rappelons, pour mémoire, que la majorité des langues dans le monde ne sont tout simplement pas écrites. D’autres ont pu changer de graphies comme par exemple le turc qui est passé, au début du vingtième siècle des signes arabes aux signes latins. Parfois, une graphie peut subir des modifications plus ou moins grandes à l’instar des langues elles-mêmes : Simplification de la transcription en cyrillique du russe, ou de l’écriture de l’allemand notamment. Le français lui-même, pourtant très codifié, n’en est pas exempt : ne peut-on pas depuis peu omettre les accents circonflexes sur les « i » ? Parfois encore, plusieurs graphies coexistent comme chez les anciens égyptiens ou, de nos jours, chez les chinois ou les vietnamiens. L’occitan serait à ranger dans cette dernière catégorie. En effet, nous avons deux grandes graphies : celle employée dans le présent cours appelée mistralienne  ou roumanilienne. C’est elle qui a été mise au point et qu’on a commencé d’employer lors de la respelido (renaissance) du dix-neuvième siècle. Aujourd’hui, elle a cours principalement à l’est du Rhône.
L’autre grande graphie est l’alibertine lancée il y a un demi-siècle qui reprend en les adaptant les conventions de la langue classique des troubadours.
Bien entendu, l’une ou l’autre se prononcent rigoureusement à l’identique ! Les conventions d’écriture ne peuvent prétendre être parfaites : chacune a ses avantages et ses inconvénients…
Pour info, vous trouverez, ci-dessous un texte dans les deux graphies.

Siái jamai estat bèn integrat dins lou viure francimand e pènse ara, coma que ne vire qu’o serai pas.
Siéi jamai esta bèn integra dins lou viure franchimand e pènse aro, coumo que ne vire qu’ou serai pas.
Je n'ai jamais été bien intégré à la façon de vivre franchimande et je pense maintenant, quoi qu'il arrive que je ne le serai pas.

Pasmens, passèt un tèmps, quichave per m’ « auçar », coma cresiái, fins a la vida bèla, onorabla,
Pamens, passè un tèms, quichave pèr m’ « aussa », coumo cresiéi, fins à la vido bello, ounourablo,
Pourtant, il fut un temps, je m'efforçais de m'"élever", comme je croyais vers la belle vie, honorable,

la dau bèu monde que l’escòla me fasiá entre-vèire. Ai fach d’annadas l’esforç que fan, crese bèn,
la dóu bèu mounde que l’escolo me fasié entre-vèire. Ai fa d’annado l’esfors que fan, crese bèn,
celle du beau monde que l'école me faisait entrevoir. J'ai fait pendant des années l'effort que font, je crois bien,                  

leis occitans per devenir francés vertadièrs, un pauc mai monsurs e pas tant cacibralhas.
lis óucitan pèr deveni francés vertadié, un pau mai moussu e pas tant cacibraio.
les occitans pour devenir de vrais français, un peu plus monsieur et pas si ploucs.

Aimat Serre. Bogres d’ases. 1973 (IEO/ A TOTS). Parler du Gard oriental.    

Itineràri pedagougi pèr s'enfourma sus li grafìo de l'óucitan 

Retorn a l'ensenhador dau cors de provençau, module n°4
Retour a l'ensignadou dóu cours de prouvençau, moudule n°4